A Bağlar (Diyarbakır), La direc­tion com­mu­nale de l’E­d­u­ca­tion Nationale a fiché 872 enfants et pub­lié le dossier inté­gral sur leur site Inter­net

Le fichi­er pdf inti­t­ulé “Les enfants poussés au délit-urgent-impor­tant”, con­tient les iden­tités com­plètes de 410 jeunes qui ont eu affaire avec la jus­tice entre le 2 octo­bre et le 1er décem­bre 2014 ;  les prénoms, noms, noms des par­ents, dates et lieux de nais­sance, adress­es, et les motifs qui ont emmené les enfants devant la police y fig­urent en clair.

Une autre par­tie du doc­u­ment est une liste, por­tant le titre : “Les enfants qui tra­vail­lent dans la rue” et con­cerne 416 enfants et leur infor­ma­tions d’identité.

La 3ème liste nom­mé “Les enfants sig­nalés au Min­istère d’E­d­u­ca­tion Nationale” révèle les iden­tités de 46 enfants vic­times de viol, de vio­lence sex­uelle, séques­tra­tion etc. en noti­fi­ant pré­cisé­ment les motifs.

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La direc­tion de l’E­d­u­ca­tion Nationale de Bağlar a égale­ment envoyé ce dossier eux direc­tion des écoles, accom­pa­g­né d’un cir­cu­laire qui invite les respon­s­ables à par­ticiper à le compléter :

Afin de com­plé­menter une étude sur les jeunes, vous êtes priés de fournir le nom de l’é­cole fréquen­tée par les enfants dont les infor­ma­tions et les iden­tités se trou­ve dans le dossier annexe, en envoy­ant au plus pos­si­ble à l’adresse ciraklikyayginegitim@gmail.com ”

Suite à la révéla­tion de cette affaire de fichage, une enquête est ouverte et le Directeur de l’E­d­u­ca­tion Nationale de Bağlar, Hacı Ali Çelik, et le Directeur de Yenişe­hir ont été relevés de leur fonction. 

Le Préfet de Diyarbakır, Hüseyin Aksoy a fait une déc­la­ra­tion pour soulign­er qu’ils ont un tra­vail en cours, con­cer­nant la ver­bal­i­sa­tion des par­ents des enfants qui ont par­ticipé à des man­i­fes­ta­tions dans la ville, par une amande de 500 livres turques. Il a ajouté en jus­ti­fi­ant la démarche des Directeurs :

La place des enfants est dans leur famille. Les rues sont dan­gereuses et pleines de risques. Par con­séquent le main­tien des enfants loin des rues est notre objec­tif pri­or­i­taire. Dans les écoles, nos con­seillers ont fait des études sur les enfants. Ces études et leurs inti­t­ulés ont été qual­i­fiés de fichage. Notre but est de faire réus­sir ces enfants dans la société et à l’école.”

Me. Gazal Bayram Koluman, Directeur du Cen­tre des Droits des Enfants du Bar­reau de Diyarbakır s’est exprimé en faisant référence à la Loi de la pro­tec­tion des droits des enfants, et aux con­ven­tions internationales :

En aucun cas, les infor­ma­tions d’i­den­tité des enfants qu’ils soient accusés de dél­its ou non, ne peu­vent être com­mu­niquées. Du point de vue de droits des enfants, la con­fi­den­tial­ité de ces infor­ma­tions est pri­mor­diale. Une plainte sera déposée.” 

Nota : Toute ressem­blance avec les pro­pos enten­dus ici ou là en France ces jours derniers, serait for­tu­ite et bien sur vraisemblable… 

Naz Oke pour Kedis­tan

Source : Sendika.org

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