Mira est une jeune femme transexuelle de 22 ans qui fait des au département de langue et de littérature grecque à l’Université d’Istanbul. Elle a pris de plus en plus confiance en elle malgré toutes les déclarations négatives qu’elle a pu rencontré de la part de sa famille et de ses voisins depuis son enfance et son adolescence, lorsqu’elle commencait à découvrir son corps, et malgré tout ce qui a pu en résulter.
Après avoir apprise que la chirurgie de changement de genre était couverte par la Sécurité Sociale Turque (SSI), Mira a commencé a chercher une solution parce qu’aucun hôpital public ne proposait cette opération. Elle a donc entamé une campagne sur Indiegogo qu’elle a appelé « ma renaissance » et a besoin de votre support.
Mira dit que « une femme biologique ne se présente pas en disant ‘je suis une femme biologique’ et je ne veux pas me présenter comme Mira la Transexuelle, juste comme Mira. ». Elle ajoute que Mira signifie « Destinée » en Grec et qu’elle aimerait changer sa destinée.
Mais laissons Mira s’exprimer…
Quand as tu réalisée pour la première fois que tu étais transexuelle ?
Après les étapes de perception, de parler, etc… comme toutes les personnes avec un sexe biologique… quand j’avais 3 ans, j’étais comme une petite fille. Jusqu’à ce que j’entre en primaire je pensais avoir le même sexe que ma soeur. Quand j’ai commencé à parler avec les gens, j’ai réalisé que j’étais différente. Je n’ai jamais acceptée être un garçon
Comment as-tu révélé ton identité à ta famille et tes amis ?
Les garçons ne voulaient pas jouer avec moi. Je n’avais aucun intérêt dans le football ou les conversations de garçons. Je m’ennuyais avec eux. Je jouais avec les poupées de ma soeur. Ma mère me voyait mais ne disait rien. Cependant ils réagissaient en me demandant « es-tu une fille pour jouer avec des poupées ? » lorsque j’ai grandie. Je ne connaissais absolument rien à la transsexuealité. Tout d’abord je l’ai déclaré à ma mère. Elle a dit que ça aurait été plus facile pour elle si j’avais dis que j’étais transexuelle. Je n’ai rien changé du tout. La seule chose qui a changé est mon âge. Je suis une jeune femme maintenant.
Rencontres tu des difficultés dans ta vie scolaire ?
C’était vraiment très dur au lycée. Je me comportais comme si j’étais hétérosexuelle et ils m’appelèrent « pédale » ou « pédé ». Je restais avec les filles donc je n’ai pas dû trop à faire face aux discriminations. Je suis rentrée en Faculté de Littérature maintenant. C’est un département relativement calme. Au début de l’université, j’ai eu des problèmes à cause des toilettes séparées et mon prénom féminin mais mes maîtres de conférences m’appelèrent Mira et j’utilise les toilettes de femmes maintenant.
Quand as-tu commencé à te transformer ?
J’ai eu un copain en dernière année de lycée. Il était membre de la communauté LGBTI et m’a renseigné sur la transsexualité. Il m’a guidé afin que je puisse commencer à choisir des vêtements unisexes. Quand je suis arrivée à Istanbul j’ai choisi des vêtements féminins et ce fut un changement radical.
J’ai reçue la permission pour une procédure médicale.J’ai été soulagée quand j’ai appris que la Sécurité Sociale couvrait l’opération. Après avoir été interrogée par mon psychologue pendant une année, j’ai commencé une thérapie hormonale pour six mois. Les hôpitaux d’Etat n’effectuaient les opérations de changement de genre à cause des risques alors j’ai recherché de nouveaux médecins. Une personne LGBTI m’a suggérée un docteur. Le reste est une question de trouver l’argent.
Comment as-tu décidé de démarrer une campagne ?
Je travaillais à mi-temps parce que je suis étudiante et je ne pouvais pas avoir un crédit bancaire. Cela me prendrait des années d’économiser un tel montant d’argent et je ne supporterais pas de vivre comme ça. J’ai donc commencé la campagne avec l’aide d’un ami.
As-tu du faire des sacrifices après le départ de la campagne ?
Ca a été un gros sacrifice pour moi de commencer cette campagne. Par exemple, si je fais un CV pour un emploi dans une compagnie d’aviation, ils peuvent facilement apprendre que je suis une transexuelle. Cela pourrait me poser des problèmes. Je peux avoir des difficultés dans tous les champs de la vie et je sais que c’est un gros sacrifice. Je veux être en première ligne en temps que femme, et non en temps que femme transexuelle sans cacher mon identité mais en cachant mon opération. Je veux qu’ils m’appellent Mira, et pas Mira la transexuelle…
Interview Bianet, (DŞ/ÇT/BD), 22 juin 2015, version originale : “Transeksüel Mira Değil, Sadece Mira Olmak İstiyorum” (Je ne veux pas être Mira la transsexuelle mais juste Mira)
Traduction Kedistan.
Nota de Kedistan : A l’heure où nous faisons paraitre cette campagne, Mira a déjà recueillie 1000 dollars sur les 6,000 qui lui seront nécessaires pour effectuer son opération et se sentir enfin vraiment femme comme elle désire. Nous vous invitons à partager cet article afin d’étendre notre solidarité. Que sont quelques dollars pour changer la vie d’une jeune femme ? L’argent n’est-il pas, comme le déclarait Michel Serrault dans Albert est méchant, « du sale pognon » ? Le bonheur est ailleurs, les copains…
Pour être solidaire avec Mira, donc, cliquez sur ce lien !