Aujour­d’hui nous avons un vis­i­teur.
Il a apporté le rouge pour l’ivresse du futur et nous lui avons offert le café pour les traces du passé.


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Je pub­lie ce bil­let à la fois dans les pages du mag­a­zine Kédis­tan et celles de mon site per­son­nel. Mes pro­pos n’engagent donc que moi.

Ce lieu d’écriture « qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil » con­tient tous les com­plé­ments que je ne peux don­ner dans l’ arti­cle de blog. Fouillez donc à l’envie dans ses tiroirs et archives vivantes. Ils vous apporteront la chair de la réal­ité que je n’ai pu décrire ici, tant un résumé oblige à des impasses.

Quitte à sus­citer l’attention des robots de la DGSE ou du père la grenade, je vais pren­dre la direc­tion de la Syrie, via Istan­bul ou Ankara.
Et comme je ne suis pas tombé non plus de la dernière boîte de louk­oums et que j’ai quelques attach­es avec la région, je vais ten­ter de résumer en quelques lignes la merde verte dans laque­lle Erdo­gan vient de pré­cip­iter son pays depuis un mois.

Nous pou­vions avoir toutes les craintes pos­si­bles, quand au lende­main des dernières élec­tions lég­isla­tives, un nou­veau par­ti, le HDP, fai­sait son entrée au par­lement, avec un score nation­al autour de 13 %, bous­cu­lant ain­si la donne habituelle, et ne per­me­t­tant plus aux big­ots libéraux de l’AKP au pou­voir de for­mer un gou­verne­ment sans dépen­dre d’une coalition.
Les ambi­tions « prési­den­tial­istes » d’un Erdo­gan, nou­veau Sul­tan, via une mod­i­fi­ca­tion con­sti­tu­tion­nelle pro­gram­mée con­nais­saient un coup d’arrêt.

Une véri­ta­ble oppo­si­tion s’est cristallisée autour de ce jeune par­ti, dont le dirigeant Demir­tas s’était déjà fait con­naître lors des élec­tions prési­den­tielles de 2014, en frôlant les 10% à l’échelle nationale et réal­isant de très hauts scores à l’Est ain­si que dans quelques zones par­ti­c­ulière­ment combatives.

Le « jeu » poli­tique était jusqu’alors sché­ma­tique­ment dom­iné par trois courants, : pop­uliste islamiste, l’AKP, nation­al­iste très à droite, le MHP, et une droite sociale libérale kémal­iste répub­li­caine, le CHP. Une nébuleuse de petits par­tis dits « d’extrême gauche » très divisés, et d’autres nation­al­istes ou islamistes ramas­saient les miettes du gâteau élec­toral à l’occasion, sans toute­fois par­venir à peser sur les trois autres.

L’AKP a vrai­ment ravi le pou­voir aux kémal­istes en 2007, même si son entrée réelle dans les « affaires » com­mence en 2001. Il est né des cen­dres du « par­ti de la ver­tu », lui même issu du « par­ti du bien être », après une cure de dédi­a­boli­sa­tion lui per­me­t­tant de rester légal, suite à une dis­so­lu­tion . Le « par­ti du bien être » avait été accusé de « com­plot­er con­tre la République kémal­iste et la laïc­ité turque. »

C’est le pop­ulisme religieux de ce par­ti, tout comme sa dénon­ci­a­tion de « la cor­rup­tion des politi­ciens de la république » qui l’amena en 2007 à gag­n­er les lég­isla­tives avec près de 46,5 % des voix. Son libéral­isme économique a séduit aus­si à l’époque les milieux d’affaires.

erdogan-europe

La suite, on la con­naît. L’AKP surfera alors sur le nation­al­isme bafoué de la Turquie, puisque main­tenue dans l’antichambre de l’Europe, et ses dirigeants auront alors des ambi­tions régionales fortes, renouant avec le passé fan­tas­mé ottoman, tout en se ser­vant du pou­voir pour enrichir une caste poli­tique et une couche sociale de par­venus, pseu­do religieux bigots.
C’est jusqu’en 2012, une « crois­sance » économique forte, qui accom­pa­gne l’ascension et la con­fis­ca­tion du pou­voir, tout comme une islami­sa­tion ram­pante et un détri­co­tage de l’héritage répub­li­cain kémal­iste. L’apogée est l’élection prési­den­tielle (directe cette fois) de Tayyip Erdoğan en 2014 avec près de 52%.

Tout cela ne s’est pas fait sans heurts, ni sans résistances.

.… La suite de  l’ar­ti­cle se lit en cli­quant ICI » “Anjou rouge et coquelicots”
(dans un nou­v­el onglet sans quit­ter Kedistan).

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Daniel Fleury
REDACTION | Auteur
Let­tres mod­ernes à l’Université de Tours. Gros mots poli­tiques… Coups d’oeil politiques…